Les principes du mouvement
L’objectif de l’aïkido n’est pas la destruction de l’adversaire, ni même la dissuasion par la crainte. Il vise au contraire un échange d’énergies propre à désamorcer l’agressivité et à évacuer la situation de conflit.
Déplacer son corps... et son esprit
Pour organiser le déploiement du corps dans l'espace, l'aïkido fait appel à trois principes fondamentaux, qui s'entrecroisent dans l'ensemble des techniques et en permettent invariablement la construction.
Ces principes, que l'on retrouvera dans leur essence sous bien des appellations différentes, sont ceux du placement, du pivot et du point d'entrée qui entraînera le déséquilibre du partenaire.
Nul besoin de se prêter au jeu des analogies pour voir la symétrie entre cette construction physique et la construction psychique opérée par le langage. Quel que soit son mode d'expression, la communication emprunte toujours les mêmes voies.
C'est pourquoi il nous a semblé utile de nous attarder un moment sur ces trois axes : en cimentant l'art martial, ils lui donnent toute sa portée symbolique, celle
de l'expressivité par le geste.
Pour une construction formelle, mais aussi personnelle, et esthétique.
1. L'art du placement
Le placement correspond à la fois à une attitude et à un point d'ancrage : c'est lui qui positionne face à face les deux partenaires, qui leur propose une situation de base au sein de laquelle ils vont pouvoir évoluer.
S'il est formel, il fait appel aux qualités de travail du pratiquant, telles que la disponibilité, l'écoute, exige une posture droite et cependant non figée.
Pour les deux pratiquants, toutes les caractéristiques qui seront nécessaires à l'exécution de la technique sont déjà présentes, en germe, dans cette simple façon de se positionner.
2. Un jeu de pivots
Le pivot est très présent en aïkido, qui est un art d'évitement avant d'être un art de confrontation : évitement du point d'impact, pour retourner
la situation à son avantage, pour absorber la vitesse et la puissance de son partenaire aussi, de façon à générer un vide dans l'action.
L'évitement est la réponse complémentaire à la frappe, ou à une saisie trop forte pour être absorbée.
Il est une forme de réponse à la crispation du mouvement, pour opérer au plus tôt un retour à la fluidité.
3. Déséquilibre ou point de rupture
Temps fort de l'action, le déséquilibre est le point de non-retour dans l'investissement de l'attaquant : c'est le point où tout bascule.
Porté par son élan, ce-dernier se laisse entraîner au-delà de son point d'appui, son partenaire ne lui ayant pas opposé d'obstacle.
Un brusque changement de direction le conduira au tapis : tel est le jeu proposé par l'aïkido.
Loin de s'en formaliser, l'attaquant reviendra dans l'échange. Point charnière qui provoque l'accélération du mouvement, et où culmine la relation, le déséquilibre donne tout son sens à la technique, en lui permettant de rebondir et de prendre un nouvel essor.
Commentaires : 2
Jean-Noël Collignon (lundi, 27 janvier 2020,14:23)
Je découvre et suis très intéressé par votre site, je suis jeune pratiquant 3ème année au club Aïkido de Charleville-Mézières.
Redac_aïki
(lundi, 27 janvier 2020,16:50)
Bonjour Jean-Noël,
Merci à toi et bienvenue !
Il existe une page Facebook Aïkido et expressivité à laquelle tu peux t’abonner si tu le souhaites, pour être tenu informé des articles mis en ligne.
Comme tu le vois, il ne s’agit pas ici d’un site de club, mais plutôt d’un lieu d’expression autour d’une discipline riche et multiple, qui j’espère va beaucoup t’apporter.
Toi qui es proche de la Belgique, si tu as l’occasion de te déplacer le week-end prochain dans la région d’Amay, je ne saurais trop te recommander le stage de Christian Tissier, qui s’y tient du vendredi au dimanche.