· 

Fluidité - Le maître-mot de l'échange

 

Ah, le stage de Pâques de Christian Tissier ! Organisé cette année du 23 au 28 avril dans le toujours aussi beau gymnase Hector Berlioz, à Vincennes, un vrai moment d’échange et de découverte ! 

 

D’abord, il y a le public des habitués, un vaste public d’aïkidokas international, issu notamment des pays où Christian fait lui-même ses stages.

 

Chaque année, les fidèles attendent avec plaisir ce point de rendez-vous pour retrouver, avec l’excellence de sa technique, un vrai moment de partage, par-delà les différences, unis par des appétits communs : 

Europe, Asie, Moyen-Orient, même Amérique latine, tous les continents sont représentés dans une bonne humeur tranquille, qui aspire tout.

 

Déjà on sait qu’on se trouve dans un stage d’exception ; on mange ensemble, on se change ensemble entre les cours du matin et ceux de l’après-midi, dans un esprit de rencontre qui ferait penser à un chantier international : c’est riche, c’est dense, on a des valeurs à partager.

 

Il y a un vaste public tout court, les curieux, les novices, ceux qui viennent d’horizons différents ; tous ont quelque chose à dire et à apprendre.

 

 

C’est un excellent esprit pour se lancer.

Le stage commence justement et on est vite happé par sa forte puissance technique : car quand Christian parle de fluidité, on perçoit par ses mains toute l’exigence de la forme, la rigueur de construction, qui permettent au mouvement de briser ses entraves pour épouser le corps de l’autre et se libérer soi-même.

 

 

« Je fais des adultes, pas des gens qui ont peur » taquine le professeur au centre du vaste cercle où chacun s’est approché, pour mieux l’entendre.

Et de démontrer, dans une belle évidence, combien le geste induit la réponse ; comment l’attitude avant tout présidera à l’action. Ne pas reculer, ne pas anticiper sur le partenaire mais demeurer disponible en tout temps à son intention, descendre sur ses appuis, l’attendre pour avancer.

 

 

Plus que jamais l’action se construit avec le concours de l’autre. Comme cet Irimi Nage que l’on dose de mille façons (avec, sans pivot, direct, plus ouvert, plus bas, plus haut…) pour coller à l’allure du partenaire et en mille occasions lui offrir une réponse adaptée.

 

 

Vaste programme, il va sans dire.

Et les tâtonnements sont nombreux. Mais justement c’est là l’enjeu, puisqu’ici c’est permis, c’est le lieu : on expérimente. Et si on n’a pas raison, c’est tant mieux.

 

 

« Garde ta gentillesse » dit-il avec douceur à un jeune shodan* heureux de passer soudain dans ses mains ; la vraie force est tranquille. 

 

 

Et cette gentillesse est communicative qui, prenant soin de tout, donne envie de partager le meilleur de soi.

Quand on voit où cela mène certains... Quand-même !

 

 

 

 

 

Shodan : Ceinture noire, 1er Dan.

 

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0