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Quatre senseïs - un grand stage

--> Yasuno senseï, salut au kamiza
--> Yasuno senseï, salut au kamiza

 

Le stage international des 17 et 18 février 2018 rassemblait pour la première fois en France quatre 8e dans de l’Aïkikaï de Tokyo, au Palais des Sports d’Issy-les-Moulineaux.

 

 

Rassembler quatre 8e dans sur les tatamis, c’était à coup sûr du jamais vu en France.

 

C’est maintenant chose faite avec ce stage*(1) hors du commun, organisé ce week-end de février au Palais des Sports d’Issy-les-Moulineaux, seul lieu aux abords de Paris suffisamment vaste pour accueillir conjointement près de mille personnes, pratiquants venus de tous horizons, en France et à l’international.

 

Tous venaient assister à cette grande aventure : quatre 8e dans de l’Aïkikaï*(2) de Tokyo, quelle aubaine ! Un évènement à ne pas manquer, ne serait-ce que pour assister une fois dans sa vie à ce rassemblement extraordinaire de sommités du tatami, présents pour nous faire partager leur expérience et leur passion.

 

C’était donc à coup sûr un stage à faire, pour tous les amoureux de notre art martial. Et, allez rêvons un  peu, à évènement extraordinaire, travail d’exception, on ne pouvait s’empêcher d’espérer une unité parfaite, qui donne le ton, une sorte de révélation qui nous inspire et nous montre enfin ce à quoi on est en droit d’aspirer, à haut niveau, dans sa pratique.

 

Une réconciliation entre la technique pure, celle dont on perçoit déjà l’efficacité au-delà des principes et la plénitude des sensations, qui demeure malgré tout ce pour quoi tout pratiquant reste sur le tatami, des années durant, par-delà le labeur et l’étude.

 

Une voie d’accès aux hautes sphères, à ceux qui, libérés des tensions, nous donnent à voir la fluidité d'une expression enfin libre.

 

 

C’était peut-être beaucoup demander, on en a conscience.

 

Il est vrai que deux jours, c’est bien court, pour n’avoir ne serait-ce qu’une notion de ce que chacun de ces grands maîtres apporte – et de cela on en est convaincu – à la discipline.

 

Chacun des quatre très hauts gradés présents, Endo Seishiro, Yasuno Masatoshi, Miyamoto Tsuruzo et Christian Tissier, valait un stage à lui tout seul et les rassembler était en soi une gageure.

 

On ne pouvait espérer qu'une approche du travail de l’un ou de l’autre, chaque professeur n’ayant pour lui qu’une heure quinze de cours, chacun des deux jours, pour nous faire découvrir sa pratique.

 

Un challenge difficile, chacun ayant ses propres attraits. Du coup, on pouvait se trouver un peu perdu en face de la variété des formes proposées, au-delà du fait qu’elles s'inscrivaient toutes au sein d’une même pratique académique, qui est celle de l’Aïkikaï.

 

A n’en pas douter, toutes les approches se sont révélées intéressantes. Chacun était libre d’en apprécier la fluidité, ou la marque incisive, ou encore l’équilibre de construction.

Avec un peu de chance on pouvait même essayer de prendre un peu de tout, histoire de rentrer chez soi heureux d’avoir vu tant de choses en si peu de temps.

Mais c'est quand même là chose difficile.... 

 

Brillant mais un peu disparate, ce genre de stage pouvait aussi laisser un peu sur sa faim.

 

 

On notera l’intervention de Monsieur le Maire, en plein milieu du cours du samedi après-midi, pour venir féliciter tout le monde. Dire qu’une pratique sans compétition c’est vraiment très intéressant, ça fait venir plein de monde dans cette grande salle et ça crée de grands rassemblements, on applaudit !

 

Une intervention un peu étrange, même si on est ravi d’une initiative si innovante.

 

Effectivement dans notre discipline, il n’y a pas de compétition. Alors qu’est-ce qui donne envie d’y rester, des années, par-delà la carotte versatile des passages de grades ?

 

N’est-ce pas de trouver sens en un propos, celui de la fédération des gens entre eux, du petit miracle de la réconciliation des egos, même pour un moment, même pour le temps très contingent d’une belle après-midi ?

 

 

 

Pas vraiment technique, pas fédérateur non plus, ce stage découverte avait ceci de touchant qu’on percevait le plaisir de ces senseïs à se retrouver tous ensemble. Après tout, ça ne leur arrive pas si souvent. Et c"était fédérateur pour eux, à tout le moins.

 

 

Alors on ne va pas cracher dans la soupe. Les senseïs japonais qu’on n’a jamais l’occasion de voir, on les aura vus, pour une fois.

 

C’était un peu clinquant et ce n’est pas ce qui va nous faire aimer la pratique.

 

Mais il y aura quand même eu de beaux instants (mention spéciale à la simplicité et à la disponibilité de Miyamoto senseï, très à l’écoute de l’ambiance et qui nous demandait si ça nous intéressait de faire telle ou telle technique). De belles attentions qui vous laissent des paillettes dans les yeux, une fois que tout est terminé.

 

Heureusement.

 

 

 

 

(1) Stage international organisé en partenariat avec le F.F.A.A.A d'Ile-de-France.

(2) Aïkikaï : Organisation créée en 1940 par Kisshomaru Ueshiba, avec l'appui de son père, pour promouvoir le développement de l'aïkido.

 

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